Le blog d'une Bordelaise au Canada

A quelques pas de Wall street, le site du World Trade Center est bien vide. A l'instar de New York, il a perdu ses deux symboles un matin de septembre. Bizarre sensation de se retrouver dans ce lieu chargé d'histoire et d'émotion. Les images des deux tours en train de s'effondrer sont dans toutes les têtes.
Des images vues et revues qui donnent l'impression de déjà connaître l'endroit. Mais je trouve l'emplacement des Twin Towers finalement assez petit, et j'ai du mal à imaginer ces deux bâtiments de 110 étages chacun, dominant Manhattan.
Désormais, le site est en pleine reconstruction. Une opération qui prend du temps. Pour le moment, seules les fondations sont visibles. Quand on sait qu'il a fallu huit mois pour déblayer le site, on comprend mieux pourquoi.

On ne peux pas se rendre à Ground Zero sans penser à toutes les victimes. Les employés coincés dans les tours, mais aussi les pompiers, piégés à leur tour lors des effondrements. La caserne des pompiers, située juste en face du site, leur rend hommage avec un bas-relief en bronze représentant les deux tours en flamme et les pompiers tentant d'intervenir. Un peu plus loin, de nombreux panneaux reprennent la longue liste des victimes.

Mais les Américains savent se relever, et vont construire encore plus haut ! La première pierre de la future Freedom Tower a été posée en 2004. Elle devrait être la tour habitée la plus haute tour du monde. Un mémorial rendra également hommage aux victimes des attentats, un jardin nommé Reflecting Absence. Il sera composé d'une forêt de chênes entourant deux bassins vides, symbolisant l'emplacement des tours jumelles, et eux-mêmes entourés de cascades. 

C'est une petite rue assez étroite, et pourtant connue dans le monde entier. Wall street, c'est le siège de la bourse américaine et le centre financier de toute la planète. Le célèbre jeudi noir de 1929 est parti de là. L'image des courtiers s'agitant dans la salle des marchés nous est familière. Bien sûr, le bâtiment de la Bourse (photo ci-dessus) est constamment sous surveillance, et encore plus depuis les attentats du 11 septembre, qui se sont déroulés à quelques mètres. Pas question de s'approcher. Pour voir les courtiers, le Guide du routard a trouvé la solution : observer les traders en train de faire leur gym, au numéro 30 de Wall street ! L'information s'est révélée vraie...

Wall street, en plus d'être le temple de la finance, est aussi celui de la démesure. C'est à celui qui construira le building le plus haut et le plus beau. Rien qu'à en regarder le haut, j'ai eu le vertige... Seule la Trinity church (photo ci-dessus) autorise une originalité dans l'architecture. Pour l'anecdote, son petit cimetière est un lieu couru des New-yorkais en été... qui viennent y chercher de l'ombre !
En remontant sur Broadway, on tombe face à l'Equitable building, un des plus impressionnants. Sa forme en H lui confère un aspect original, et donne l'impression qu'il a été coupé en deux. Lors de sa construction au début du XXe siècle, il provoqua la polémique, car il faisait trop d'ombre aux autre rues. A noter que l'Equitable building contient pas moins de 5000 fenêtres !

New York nous voilà !!! Après huit heures de bus et une arrivée matinale (5h30), la Statue de la liberté sera notre première visite de la Big Apple. Ça tombe bien, c'est par là qu'arrivaient les immigrants à l'époque des paquebots. On a donc eu la même impression, la découverte des buildings depuis le bateau. Pour les nouveaux immigrants, l'émotion devait être encore plus grande. C'était un nouveau monde qui s'ouvrait à eux, plein de promesses et souvent vite de désillusions. Notre aventure est moins épique et a un côté beaucoup plus moderne. Sécurité oblige depuis les attentats du 11 septembre, les contrôles de sécurité sont drôlement renforcés. Avant de monter sur le bateau, veuillez s'il vous plaît sortir manteaux, vestes, ceintures, et même montres... Ouf, nous ne sommes pas de dangereuses terroristes, on peut embarquer !

La traversée est rapide et nous permet d'admirer notre première vue de New York (il y en aura beaucoup d'autres...). Première réflexion, qui reviendra à de nombreuses reprises : il manque quelque chose. C'est peut-être bête à dire mais les Twin Towers, le véritable symbole de la ville, ont laissé un immense vide.

Une fois sur l'île de la Statue de la liberté, pourquoi ne pas faire un tour à l'intérieur. Depuis le 11 septembre, on ne peut plus monter tout en haut, tan pis... Une fois de plus, contrôle de sécurité. Comme si nous étions devenues dangereuses pendant la traversée. Même chose, il faut tout sortir... Un vent de paranoïa souffle. Finalement, l'attente vaut le détour. Avant d'accéder à l'étage (150 marches), un musée reprend l'histoire du monument, offert par la France aux États-Unis en guise d'amitié. Comme quoi les temps changent ! On arrive quand même au bout des 150 marches pour admirer Manhattan.

Cette première visite se poursuit par Ellis Island. C'est le point de contrôle par lequel passaient tous les immigrants jusque dans les années 50. L'apogée d'Ellis Island : entre 1892 et 1924, avec plus de douze millions de candidats à l'immigration. Près de 40% des Américains ont un parent qui est passé par Ellis Island. La vidéo suivante, du bateau qui va de la Statue de la liberté à Ellis Island, montre ce que les immigrants voyaient à leur arrivée.

Statue liberté
par delphinevacherdelphinevacher

Après une période d'abandon, Ellis Island a été transformée en musée, pour rendre hommage aux immigrants. C'est désormais un passage obligé pour les touristes. Un lieu chargé d'histoire et d'émotion. Un lieu qui ne m'était pas inconnu, puisque je l'ai longuement étudié en cours d'anglais lors de ma terminale. C'était donc émouvant, parce que j'avais en tête tous les témoignages étudiés, plein d'espoir dans ce nouvel eldorado...

Le musée retrace très bien l'atmosphère de l'époque, en commençant par la salle des bagages. Des statistiques sur l'immigration aux États-Unis permettent de bien comprendre la complexité et la richesse du pays. On peut même rechercher sur ordinateur si un de ses ancêtres est passé par Ellis Island. Direction ensuite la salle d'enregistrement, une impressionnant salle vide qui accueillaient les jours les plus denses 5 000 personnes.

En six secondes, les médecins jugeaient les candidats à l'immigration. A leur façon de gravir les marches, les docteurs décidaient s'ils devaient passer un contrôle médical. Les autres salles expliquent avec beaucoup de minutie la vie sur Ellis Island, les évènements heureux comme les naissances ou les familles enfin réunies, et plus tragiques comme les décès ou les refus de rentrer sur le territoire américain. Tous les candidats n'étaient pas retenus, certains ont été obligés de renoncer à leurs rêves et ont fait demi-tour (2 % des candidats). Pour les autres, leurs noms sont gravés en souvenir. J'ai même trouvé un immigrant portant mon nom de famille. Un ancêtre peut-être ?

C'est un endroit de Montréal très animé en été, mais beaucoup moins en hiver. Résultat : on a traversé l'île sans croiser personne. Notre seule rencontre a été avec le vent, assez violent ! L'île accueille la célèbre biosphère. C'est pas seulement un grand machin, c'est aussi un musée consacré à l'environnement. On n'a pas visité le musée, mais on a profité d'une expo extérieur de Yann Artus-Bertrand, consacrée aux conséquences du réchauffement climatique. L'intérêt de l'île, c'est aussi la superbe vue sur le centre-ville de Montréal. Si il n'y avait pas eu cet horrible vent, on aurait pu l'admirer plus longtemps...

Des oeuvres d'art sont installées un peu partout sur l'île Sainte-Hélène. "L'Homme", oeuvre d'art un peu étrange, donne ainsi une autre vue de la ville...

Au nord-est de la ville, le site olympique témoigne des JO d'été de Montréal en 1976. Le stade a été construit par un Français, et c'était une architecture révolutionnaire pour l'époque... Son toit devait être amovible, mais cela n'a pas été réalisable à cause de problèmes structurels. Comme de vraies touristes, on voulait le visiter, mais il était fermé, la faute à un match de la Grey Cup (ne me demandez pas ce que c'est !). Tan pis, on prend notre ticket pour la tour de Montréal.

Après une rapide montée par le funiculaire, nous voilà en haut de la plus haute tour inclinée du monde (rien à voir avec la CN Tower quand même...). Mais elle offre un beau panorama sur Montréal et ses environs. Dommage, le temps était assez gris. Cette tour donne au site olympique et au stade un aspect assez futuriste. On aime ou on aime pas....

 
Autre activité sur le site olympique : le biodôme. Il n'a ouvert qu'en 1992 mais c'est un haut lieu touristique. Les différents éco-systèmes sont représentés, notamment le polaire et le tropical. Pour le tropical, c'est le choc des températures... Dans l'ensemble, le biodôme est assez sympa, et c'est aussi l'occasion de voir un vrai beaver ! (un castor). Et ça donne surtout envie de découvrir le Canada sauvage...

Et puis, c'est aussi l'occasion de voir des pingouins très drôles... Entre les dépressifs, les amoureux, ceux dans la lune et ceux qui fixent le mur, c'est assez comique !

Happy feet
par delphinevacherdelphinevacher

Ah oui, j'allais oublier les amoureux, ils sont trop mignons...

La meilleure manière de contempler Montréal, c'est sans conteste depuis le Mont-Royal. Une colline qui culmine à 234 mètres et que les Montréalais appellent "la montagne". C'est depuis presque 150 ans un parc public particulièrement apprécié par les habitants. A noter que le paysagiste du Mont-Royal est aussi celui de Central Park à New York. Pour y monter, les plus sportifs utiliseront leurs pieds. Une bonne solution en été. Mais nous, comme on fait les touristes en hiver, on a préféré le bus...

Résultat : une très jolie vue, qui doit l'être encore plus en été ou au printemps. Et surtout, on peut rester plus longtemps pour l'admirer. Je me répète encore, mais il faisait tellement froid qu'on s'est pas attardées.. Juste le temps d'assister à une scène amusante. Une chaîne de télé québécoise venait tourner une séquence sur le belvédère du Mont-Royal, et les rares touristes ont été mis à contribution... nous y compris !

mont royal
par delphinevacherdelphinevacher

Le lendemain, on décide de remonter au Mont-Royal, toujours par le bus, pour admirer la vue, de nuit cette fois. La rapide traversée des bois n'est pas très rassurante, mais cela vaut le coup. Là encore, on ne va pas s'attarder, il fait tellement froid que je ne sens plus mes doigts, même avec mes gants...

On prend quand même le temps de prendre la pause, avant de repartir à l'arrêt de bus. Pour la petite histoire, on l'a attendu un petit moment, le temps pour mes pieds de bien souffrir du célèbre froid canadien...

Pour ma première excursion au Québec, j'ai choisi Montréal. Histoire d'entendre parler français, enfin plutôt québécois, ce n'est pas forcément la même chose... Après sept heures de bus, arrivée à MonTréal ( et oui, les Canadiens anglophones prononcent le T ). Dès le lendemain matin, direction le vieux Montréal, justement là où est situé notre auberge de jeunesse. On commence par le port, d'où on peut avoir une très jolie vue sur la ville, notamment de la tour de l'horloge. Mais à vouloir jouer les touristes en hiver, c'était forcément fermé... Le vieux Montréal, c'est bien là qu'on se rend compte de la différence entre le Québec et le reste du Canada. On a l'impression de se balader en Europe, dans de petites rues pavées et bordées de boutiques, de galeries d'art et de restaurants. Un vrai plaisir !

Enfin, presque... Je savais que Montréal était réputée pour ses températures assez basses pendant l'hiver, et bien je confirme. Pendant trois jours, je n'ai pas quitté mes gants, mon bonnet, mon écharpe, mes collants indispensables sous mon pantalon, et ma polaire sous mon manteau. Tout ça pour ne pas mourir de froid, à cause d'un vent plus que glacial ! Oubliez ses gants, c'est prendre le risque de perdre ses doigts... (Oui, j'en rajoute un peu) Bref, on visite sous un grand soleil le vieux Montréal, le port, le marché Bonsecours qui abrite aujourd'hui des boutiques de créateurs, la place Jacques Cartier qui rappelle un peu le cours du Chapeau Rouge. Petite pause devant l'hôtel de ville (photo ci-dessous). Pour la touche historique, c'est de là que Charles de Gaulle lança le célèbre "Vive le Québec libre". De nuit c'est pas mal non plus...

  A quelques pas de la mairie, la Place d'Armes est le coeur du quartier historique. Elle donne un aperçu de l'histoire de Montréal, entre le plus vieil immeuble de la ville, l'église de sa toute première paroisse, le siège de la première banque du Canada et le premier gratte-ciel. Pas très grande, la place est aussi le point de départ des balades en calèches dans les rues du vieux Montréal. C'est très kitch mais ça marche, mais non, on a pas essayé, pas de panique...

Juste de l'autre côté de la place se dresse la basilique Notre-Dame de Montréal. Belle le jour, mais encore plus la nuit. Dès que le jour tombe, le circuit lumière du vieux Montréal habille les bâtiments pour les rendre encore plus beaux. Et c'est toute l'année que les touristes peuvent admirer le quartier sous cet aspect différent. Nous, on a craqué pour les petits anges de la basilique !

Pour finir cette visite du vieux Montréal, un petit tour dans une boutique située juste à côté de la basilique. Une petite merveille pour les amoureux de Noël, consacrée entièrement à la décoration pour les fêtes de fin d'année. Le père Noël (Santa pour les Canadiens) est le roi de la boutique. La magie de Noël dans toute sa splendeur, avec la musique en prime !

Boutique de noel
par delphinevacherdelphinevacher

Avant de rapporter mes aventures Montréalaises, petit retour en arrière, au mois d'octobre (oui, j'ai un peu de retard dans ce blog...). Histoire de prendre l'air, je pars avec mes deux voisines à l'autre bout de la ville, direction High Park, le plus grand parc de Toronto. Objectif de la balade : voir les fameuses couleurs de l'été indien. Bon, malheureusement, c'était encore un peu tôt. Par contre, le froid était déjà là..

High Park est immense, et on s'y perd facilement. Notre balade se fait donc un peu au hasard des chemins! On commence par un petit lac, l'occasion pour la photographe amateur que je suis de s'amuser avec les reflets. Toujours à la recherche de belles couleurs, on tombe d'abord sur une équipe de foot improvisée, et sur un mini-zoo, avec des animaux assez moches il faut le dire... Tout ça avant d'arriver sur un immense massif en forme de feuille d'érable, le symbole du Canada présent partout.

La balade se termine par un petit tour du lac, et une rencontre avec des canards... On ne sait plus trop où on est, c'est tout juste si on est pas perdues... Ah ben non finalement, on se retrouve on se sait trop comment à la station de métro, alors qu'on est venues par le tram. Bizarre ce parc... Ah, j'oubliais, finalement, on a vu les feuilles rouges, victoire !

Foot américain bis
par delphinevacherdelphinevacher

Tout comme ThanksgivingThanksgiving et Halloween, on ne pouvait pas passer à côté d'un match de football canadien, (selon un Canadien, c'est pas la même chose que le foot américain, hum hum). En plus, c'était l'occasion de rentrer dans le Rogers Centre, le stade avec le plus grand toit rétractable du monde, impressionnant ! Au programme du jour : Toronto contre Montréal, autrement dit, l'Ontario contre le Québec, les anglophones contre les francophones...

Pour la modique somme de vingt dollars, nous passons donc notre samedi après-midi dans le royaume du sport. Vingt dollars, c'est pas cher, et pour cause. Au Canada, le vrai sport national, c'est le hockey. Mais trouver une place pour un match de NHL (National Hockey League) est mission quasi impossible, et c'est surtout hors de prix. Il faut dire que la NHL regroupe les trente meilleures équipes d'Amérique du Nord. (Oh my god, j'écris sur le sport !). Après le hockey, les Canadiens raffolent du base-ball. Le football américain vient seulement après. Pour preuve, les gradins ne sont pas ouverts jusqu'en haut, le nombre de spectateurs n'atteint pas la foule du base-ball.

L'essentiel pour nous est de comprendre les règles du jeu... Pas vraiment facile, surtout quand personne n'est à côté pour nous expliquer. Voilà ce que j'en ai retenu : c'est un peu comme du rugby, il faut apporter le ballon de l'autre côté, il y a des lignes avec les distances, et les joueurs foncent dans le tas. C'est à peu près tout ce que j'ai compris ! Contrairement au rugby, le rythme du jeu est très saccadé, il y a beaucoup d'arrêts car les joueurs sont souvent poussés dehors par leurs adversaires. Je sais pas si je suis très claire, mais en gros, il n'y a eu dans tout le match qu'une "échappée" d'un joueur qui a réussi à marquer en courant à toute vitesse. Voila pour la partie "technique". Mais le plus amusant reste tout le show autour du match...

Pom pom girls
par delphinevacherdelphinevacher

Certains diront que les pom-pom girls sont trop habillées sur cette vidéo, et c'est pas faux. Ok, je mets une photo avec les petites jupes. Mais avant, il faut savoir que les pom-pom girls font partie du show. Elles sont là pour motiver le public, et à l'occasion lancent même des cadeaux. Entre les temps de jeux, différentes animations sont là pour divertir les spectateurs. Il y a bien sûr l'écran géant. On peut bien y déclarer sa flamme ou tout simplement souhaiter un joyeux anniversaire. Et les couples qui passent à l'écran doivent s'embrasser devant tout le stade. Si c'est pas mignon... Il y a aussi un chien qui rattrape un frisbee, ou un spectateur qui doit marquer d'un fauteuil.

Un autre élément du spectacle selon moi, c'est le toit rétractable. On a commencé le match sous le soleil, avec le toit ouvert, et la partie s'est terminée sous les projecteurs. Le toit s'est refermé en cours de match, doucement mais sûrement. Et là, c'est presque un autre stade qu'on découvre, avec une ambiance différente.

Rogers Centre
par delphinevacher

Au final, Toronto a perdu, mais ne me demandez pas le score... C'était pas le plus important, on voulait surtout voir un sport typiquement nord-américain, et accessoirement des pom-pom girls. Petit détails : les Canadiens francophones les appellent "meneuses de claque". Tout de suite, c'est moins sexy...

Voila, c'était l'article sportif du blog, sans doute le premier et le dernier. Les photos seront dispo bientôt !